" Le programme de ce complexe prévoit de rassembler un couvent avec un collège en les articulant autour d’espaces communs. Le site choisi est un vallon de 7 ha boisé qui s’ouvre vers l’ouest.
Ce paysage détermine la composition des volumes parallélépipédiques agencés à partir d’une trame orthogonale s’appuyant sur la déclivité. L’expression des façades alterne des surfaces en béton apparent coulé sur place à d’autres recouvertes de crépi.
Le projet s'inspire directement du couvent dominicain de Sainte-Marie-de-la-Tourette à Éveux-sur-l’Arbresle, œuvre majeure de Le Corbusier terminée en 1959. La composition est basée sur Le Modulor, système conceptuel de l’architecte français, et des nombreux éléments et détails rendent la filiation explicite. La lumière naturelle sculpte les volumes et ajoute une trame graphique mouvante qui magnifie les pleins et les vides. Le programme se déploie sur cinq niveaux permettant d’isoler les fonctions, d’organiser rationnellement les circulations et de profiter du rapport au paysage.
Au début, le collège doit accueillir cent quatre-vingts élèves qui ont à leur disposition des dortoirs individuels, les locaux de cours, une salle des fêtes, une piscine et des équipements sportifs. La partie du couvent est placée à l’écart pour garantir la tranquillité nécessaire pour la prière et l’étude. Il est composé de vingt-quatre cellules, d’un oratoire, d’un réfectoire, des salles communes et de la bibliothèque. Le hall d’accueil et la chapelle sont partagés et présentent des qualités spatiales importantes. En particulier, la chapelle est un volume autonome. Une masse en béton, portée par cinq voiles à la disposition aléatoire, placée sur l’axe central et transversal du complexe pour démarquer les deux fonctions. Il présente peu de percements sur les faces, mais un puits de lumière carré d’une grande présence lyrique est placé au-dessus de l’autel.
Cliché de Maud Faivre pour le département architecture de Flandre Wallonie
À partir des années 1990, les cellules ont été transformées en salles de classe et, quelques années plus tard, les espaces du couvent ont été intégrés au collège avec le départ des derniers pères rédemptoristes. Une série de transformations intérieures a dû être effectuée sans affecter la volumétrie générale du complexe , à l'architecture brutaliste remarquable. " Maurizio Cohen
Deux architectes: Paul Caulier et Philippe Lepère
Voici comment Philippe Lepère se remémore la commande des Rédemptoristes : Les Rédemptoristes se sont adressés directement à l'École d'Architecture Saint-Luc. Paul Caulier a fait appel à moi. Je sortais de l'école et j'avais réalisé une thèse sur le Couvent de la Tourette.
J'étais baigné et influencé par Le Corbusier. Tout a été dessiné avec le Modulor comme nombre.
Le Corbusier, une nouvelle architecture allant avec son temps.
L'évolution technologique et l'invention du béton armé vont lui permettre de développer de nouveaux principes de composition fondés sur les formes géométriques primaires (cubes, cylindres, prismes, etc...) et sur base " d'une nouvelle esthétique fondamentale " se résumant dans les 5 éléments: les pilotis, le plan libre, la façade libre, le toit terrasse et la fenêtre en bandeau.
Le Corbusier réalise notamment le couvent de la Tourette qui influencera l'architecte du Collège, Philippe Lepère.
Le premier projet du Carmel de Villeneuve d'Ascq
Le principe a été de conserver en blanc les éléments originaux et de réaliser en noir les structures ajoutées



















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