Descendant d'une lignée d'industriels du Vieux-Lille
Le docteur Jean-Pierre May, défenseur de la Ville (sic) Cavrois, n'est plus
Le 29 janvier dernier s'est éteint le docteur Jean-Pierre May, figure du Vieux-Lille et ardent défenseur du patrimoine. Docteur en endocrinologie, le premier à exercer cette spécialité en ville en dehors du secteur hospita-lier, Jean-Pierre May, passionné des années 30 et de l'Art déco, s'était pris de passion pour la villa Cavrois. À sa retraite en 1994, il s'y consacra en-tièrement. Grâce à son fils Thierry, il avait fait connaissance de Christiane Lesage, conservatrice régionale des monuments historiques, et œuvré au classement de la villa, créant, avec Richard Klein, l'association de sauvegarde qu'il présida, et qui, après la restauration par l'État et la cession au Centre des Monuments Nationaux, se transforma en Amis de la Villa Cavrois, qu'il présida naturellement avant d'en devenir vice-président.
Il était né à Lille le 17 septembre 1932 d'une famille installée rue de Jem-mapes depuis les débuts de l'industrie lilloise dès 1840. Thierry May nous conte l'histoire de cette lignée connue depuis Henry May, Lillois, qui avait épousé Marie-Claire Bossu, une Roubaisienne de la famille Bossu-Cuvelier qui possédait un énorme magasin où l'on trouvait de tout et une usine de poutrelles métalliques.
En 1880, Albert May installe rue de Jemappes, une très grande usine, là où il y avait déjà une corderie.
Par le mariage d'une fille avec Gabriel Deldique, l'entreprise va devenir May-Deldique. On y fabriquait des sangles pour les persiennes, de la toile à matelas et de la passementerie. Elle sera revendue en 1968 à la famille Fourlégnie. Hélas, déplore Thierry May, le grand-père s'est débarrassé de toutes les archives.
Puis l'usine sera la première à être reconvertie en lofts. Et le hasard a fait que Jean-Pierre May s'y installât après que son cabinet de la place Simon-Vollant fut devenu trop petit lors d'une association. Hasard pas tout à fait car la reconversion a été assurée par l'architecte Gérard Deldique, un des réalisateurs de Brigode, et descendant de la famille Deldique de l'usine May-Deldique. Thierry May conclut en précisant que son père, premier médecin d'une lignée d'industriels, était une « anomalie», comme lui devenu commissaire priseur dans une famille qui compte maintenant plusieurs médecins.
J.-Y.M.