La Villa Cavrois – Croix
Publié le 13 avril 2016
C’est de la rencontre entre deux associations (La Société d’Émulation de Roubaix et Portraits de Territoires) qu’est née cette série de photographies de la villa Cavrois.
Les Gens et les Pierres… C’est sur cet intérêt commun aux deux univers associatifs que s’est fondée la collaboration. Cette interrelation entre l’Homme et son environnement bâti constitue également un axe majeur de la démarche de l’association Portraits de Territoires. Celle-ci se retrouve notamment dans le travail réalisé autour des brasseries et malteries du Nord-Pas-de-Calais.
Mais comment aborder un sujet aussi complexe que la villa Cavrois ? Dans cette série photographique, l’enjeu est d’apporter de l’inédit et de la fraîcheur à l’effervescence suscitée par la restauration de l’œuvre emblématique de Robert Mallet-Stevens. Nous sommes arrivés à Croix sur la parcelle de ce véritable palais moderne avec un angle de vue offert par les premières réflexions de Gens et Pierres de Roubaix : nous devions faire avec l’idée d’un « vertige Cavrois »… Vertige par la verticalité non évidente mais bien réelle de son architecture. Vertige aussi par le succès exponentiel de la villa comme lieu touristique dans une région où le patrimoine se rapporte peu à de grandes réalisations architecturales historiques. La villa fait aujourd’hui office de « château » remarquable à visiter dans la métropole.
Avec cette pensée en tête, nous avons pu longuement déambuler autour et dans la villa. Nous nous sommes croisés et avons saisi certains principes qui ont dû enthousiasmer Robert Mallet-Stevens lors de la conception de ce manifeste architectural. Nous avons également observé, à travers nos objectifs, les personnes qui font que la villa est vivante entre 10h30 et 17h30. Alors, en faisant un pas de côté, en levant la tête ou baissant les yeux, nous avons, chacun à notre manière, pu nous faire une idée de ce que représentait le vertige Cavrois.
Ainsi, le vertige Cavrois se décline sous le clic de nos appareils, selon nos sensibilités, nos champs disciplinaires et professionnels, notre connaissance ou non du lieu et de son histoire. Le vertige est évident dans la rigueur des matérialités, dans la juxtaposition des volumes et des matériaux. Le vertige prend aussi la forme de reflets et brillances selon la position calculée des éléments architecturaux, du mobilier et des détails. Le vertige se révèle dans les vides et les grandes hauteurs offertes par l’architecte, véritables terrains de jeux pour photographes. Mais le vertige apparaît parfois dans une ombre courant sur un mur ou derrière une paroi opalescente. Avait-il prévu cet effet ?