La Brasserie Excelsior est située dans l’ancien Hôtel d’Angleterre au n° 50 de la rue Henri Poincaré à Nancy.
Le bâtiment classé Monument Historique depuis 1976 a su résister aux guerres et aménagements urbains du siècle dernier grâce à une poignée de Nancéiens passionnés d’Art nouveau et amoureux des lieux.
L’Histoire
Symbole toujours vivant de ces grands cafés de la « Belle Epoque », la brasserie inaugurée lors du carnaval de 1911, demeure le témoin intemporel d’un patrimoine culturel et gastronomique.
Lorsque L’Excelsior voit le jour en 1911 à l’initiative de Louis Moreau, brasseur de Vézelise, L’Est Républicain salue immédiatement « l’ouverture d’un nouveau et splendide établissement public » présenté d’emblée comme voué à « une brillante et fructueuse carrière ».
Vaste restaurant, vitrine de luxe de la brasserie de Vézelise, qui prend place au cœur de l’effervescent quartier de la gare va rapidement devenir beaucoup plus qu’une halte gustative pour les passants et voyageurs en quête de détente, et de calme. Dès sa création, l’Excelsior s’impose en effet comme l’un des plus remarquables chefs d’œuvres de l’École de Nancy, alliance de l’art et de l’industrie. Outre sa façade extérieure typique de l’Art Nouveau confiée aux architectes Lucien Weissemburger et Alexandre Mienville, de vastes baies vitrées ouvrent sur une majestueuse salle.
Le célèbre verrier Jacques Gruber se voit confier la réalisation de dix verrières serties dans un châssis de cuivre que peignent cabochons de pâtes de verre et feuillages aux thèmes naturalistes typiques de l’époque : pins, ginkgo biloba et fougères que Pèlerin reproduit en mosaïques au sol. Ces flambées de fougères également accrochées au plafond sont l’œuvre des sculpteurs Galetier et Burtin qui en travaillent les moulures et poutrages. L’ensemble du mobilier en acajou massif de Cuba est élaboré dans les Ateliers Majorelle, assorti de lambris en bois de tamarinier. Trois cents becs lumineux, lustres et appliques en cuivre ciselé signés Daum achèvent de diffuser une harmonieuse intensité ivoirine. Quelques années plus tard, en pleine influence Art Déco, la descente d’escalier sera livrée à l’inspiration du ferronnier d’art Jean Prouvé.
L’Excelsior aurait pu disparaitre pendant les Guerres Mondiales et les différentes restructurations urbaines de Nancy, mais la brasserie a su résister notamment grâce à l’intervention de Maurice Rheims dans les années 1970.
L’Excelsior rayonne aujourd’hui comme l’une des expressions les plus savoureuses de la beauté du patrimoine français.