La Maison Tropicale de Jean Prouvé
Clichés de Jacques Desbarbieux © le samedi 24 septembre 2016
Cette maison tropicale de Jean Prouvé est la première de la série des 600 qui ont été construites à la demande du ministère. Retrouvée en Afrique après 5 mois de recherches, elle a été démontée pour être exposée temporairement sur la friche de l'Escalette à Marseille avant son départ pour le Quatar ou la région de Los Angeles aux USA.
Les parties en bois ont remplacées les structures en dur des parois et du sol. Au plafond les poutrelles d'acier du premier exemplaire.
Les tôles d'aluminium perforées assurent une ventilation très efficace permettant d'abaisser la température à l'intérieur de la structure d'environ 6° grâce au mouvement d'air permanent.
Fauteuil “ Chandigarh ”, signé Pierre Jeanneret
Des portes coulissantes en cours de réalisation. Aucun rouage, uniquement un frottement sur une structure en téflon.
A l'origine, en Afrique, la Maison Tropicale reposait sur une dalle en béton et non pas sur des pilotis.
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Complèment
Cette réalisation pouvait être découverte sur le site de l'Escopette à Marseille, en cours de rénovation, le samedi matin à 11h, Nous étions un petit groupe de 15 personnes, encadré par un ancien étudiant de l'école d'architecture de Marseille.
Ancienne usine à plomb tombée en ruine, la Friche de
l’Escalette, située sur le chemin des Goudes, à Marseille, présente un
prototype unique de “ L’Habitat tropical Cameroun ”, démontable, conçu par Jean
Prouvé, jusqu’au 30 septembre.
L’antiquaire Éric Touchaleaume, propriétaire de la Galerie
54, à Paris, a acheté la Friche, étagée sur une colline face à la mer, en 2011.
Il a souhaité la réhabiliter en conservant et en consolidant les vestiges de
l’usine (partiellement détruite lors de la Seconde Guerre mondiale) et d’un
habitat construit illégalement après sa désaffection, en 1925. Éric
Touchaleaume a acquis un prototype unique de “ L’habitat tropical Cameroun ”, à
charpente métallique, pour habitat et école en zone tropicale, conçu par Jean
Prouvé entre 1958 et 1964. Il est exposé dans la Friche et meublé de fauteuils
“ Chandigarh ”, signés Pierre Jeanneret.
Les façades avant et arrière de l’habitat, identiques, sont
divisées en deux modules comprenant chacun un panneau coulissant sur une
tringle tubulaire, faisant office de porte, encadrée par deux panneaux fixes.
Chaque panneau se compose de deux montants latéraux en bois laqués bleu ciel,
munis de rainures, dans lesquelles se logent les extrémités de huit grandes
ondes horizontales en tôle d’aluminium nervurée, assemblées entre elles par
rivetage. Les ondes, perforées en partie inférieure, assurent un éclairage
diffus et la ventilation de l’habitat, doté d’un toit parapluie parasol en bac
aluminium.
Des visites de la Friche sont organisées par un étudiant en
architecture, sur réservation, par groupe de dix personnes maximum :
friche-escalette.com (le site a été conçu par le duo de graphistes
Ich&Kar). Le parcours est ponctué d’œuvres d’art : l’échelle en branches de
buis “ Touching the sky ” et la sculpture en bronze “ L’œil du chat ” de Marjolaine
Dégremont, et les “ Fragments ” de feuilles et de branches en bronze de Vincent
Scali.
Un exemplaire d’Habitat Tropical de série, actuellement en
cours de restauration, sera présenté à l’automne 2016 en région parisienne,
avec la collaboration de la Carpenter’s Workshop Gallery.
Pour en savoir plus : La Maison Tropicale (Exportation et déplacement) un texte d'Aurélien Limonier, pages 342 à 351 - Jean Prouvé Editions d'Art Somogy.