Louis-Marie Cordonnier (1854 - 1940)
L’architecte Louis Marie Cordonnier, né à Haubourdin le 7 juillet 1854 est mort le 20 novembre 1940 à Peyrillac.
Il a construit et restauré de nombreux édifices dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi que la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux dans le Calvados. Il sera influencé par Viollet le Duc.
Son père Jean-Baptiste Cordonnier, lui-même architecte, sera son professeur aux Beaux-Arts de Paris de 1875 à 1881 en compagnie d'Émile André.
Le 25 juin 1881, il épouse à Valenciennes Pauline Jeanne Marie Lussigny. De ce mariage naissent trois enfants, dont Louis-Stanislas Cordonnier qui sera également architecte (leur cabinet est sis n° 8 bis, rue Marais à Lille). Veuf, il épouse en secondes noces Mathilde Adèle Carpentier le 7 janvier 1898 à Lille d'où naîtra une fille.
Louis Marie Cordonnier expose au Salon des artistes français à partir de 1890 et y obtient cette année-là une médaille de 3e classe puis en 1892 une médaille d'honneur avant de remporter le Grand-Prix de l'exposition universelle de 1900 et d'être placé en hors concours.
Architecte, il est élu en 1911 au fauteuil n° 4 de la section Architecture de l'Académie des beaux-arts (Institut de France).
Architecte du palais de la Paix (1913), il est président de la société centrale des architectes, membre du comité spécial du ministère des Régions libérées, président de l'Office du bâtiment (1918 à 1921), membre des jurys d'architecture et de l’École nationale des beaux-arts et du salon de la société des artistes français depuis 1911, architecte de l'Opéra-Comique de 1916 à 1923, membre du Conseil général des bâtiments civils (1916 à 1919) puis membre du Conseil des sciences (1920-1926) et enfin président du comité régional des Arts appliqués. Il devint membre de la Société des Architectes du Nord en 1884.
Réalisations architecturales
Architecture religieuse
Louis Marie Cordonnier a dessiné les plans de plusieurs ouvrages, dont :
à Haubourdin, la restauration de l'église Saint-Maclou, avec son père Jean Baptiste Cordonnier ;
à Merville, l'Église Saint-Pierre (1924);
à Caudry, la basilique Sainte-Maxellende (1887) ;
à Lille, l'église Notre-Dame-de-Pellevoisin (1906-1911) ;
à Laventie, l'église Saint-Vaast (1925-1929) ;
à Bailleul, l'église Saint-Vaast (1935) ;
à Béthune, l'église Saint-Vaast (1924-1927) ;
à Lens, l'église Saint-Édouard (1924), inscrite à l'inventaire des monuments historiques ;
à Sains-en-Gohelle, l'église Sainte-Marguerite de la cité n° 10 (1924-1926) ;
à Waziers, l'église Notre-Dame-des-Mineurs (1927) ;
à Braffe, la restauration de l'église Saint-Michel ;
à Fauquissart, l'église Saint-Pierre ;
à Feuchy, la reconstruction de l'église Saint-Vaast ;
à Armentières, la reconstruction de l'église Saint-Vaast ;
à Lisieux, la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux (1929-1937) avec son fils Louis-Stanislas Cordonnier ;
à Montigny-en-Ostrevent, l'église Saint-Charles (1933-1935) avec son fils Louis-Stanislas Cordonnier ;
à Ablain-Saint-Nazaire, la chapelle-basilique Notre-Dame-de-Lorette, la lanterne des morts et le plan de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette.
Architecture civile
Il est également l'architecte de nombreux bâtiments civils, dont plusieurs hôtels de ville.
Hôtels de ville
à Loos-lez-Lille, l'hôtel de Ville et le beffroi de Loos (1885), premier hôtel de ville de style néoflamand en France, selon un mouvement commencé en Belgique ;
à Dunkerque, l'hôtel de ville avec le second beffroi de la ville (1895-1901), en partie reconstruit par son fils Louis-Stanislas Cordonnier après la Seconde Guerre mondiale, bâtiment inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel ;
à Merville, l'hôtel de ville et le beffroi (1922) ;
à La Madeleine, l'hôtel de ville et le beffroi (1930-1931) ;
à Bailleul, l'hôtel de ville avec le beffroi (1932) ;
à Comines, l'hôtel de ville avec le beffroi, qu'il reconstruit en 1932 à l’identique de celui de 1623 après sa destruction pendant la Première Guerre mondiale ;
à Laventie, l'hôtel de ville ;
à Armentières, l'hôtel de ville avec le beffroi (1934). L'hôtel de ville et le beffroi avec l'église Saint-Vaast, la halle de marché et le monument aux morts, tous situés sur la Grand-Place et conçus par Louis Marie Cordonnier, forment un ensemble architectural harmonieux considéré comme une de ses principales réussites.
Parmi les beffrois qu'il a dessinés, construits ou reconstruits, 5 font partie des 23 beffrois de France qui ont été classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2005 (beffrois de Belgique et de France) : Loos-lez-Lille, Dunkerque, Bailleul, Comines et Armentières.
Celui de la chambre de commerce de Lille, considéré comme son beffroi le plus réussi, n'y est pas classé car ce n'est pas un beffroi communal.
Autres
à Lille : l’opéra de style néoclassique, le bâtiment de la chambre de commerce et d'industrie de style néo-lillois (1906-1920), bâtiment classé à l'inventaire des monuments historiques le 16 juin 2016 et le bâtiment du siège social de la société des mines de Lens, de style néoclassique (1903) ;
à Haubourdin, l'hôpital et la chapelle (1878) ;
à Lens, les grands bureaux des Mines (1928). L'édifice est aujourd'hui la propriété de l'université d'Artois. Le site accueille la faculté des sciences Jean-Perrin.
à Ablain-Saint-Nazaire, les monuments de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette inaugurés en 1925.
Villas
En 1894, il dessine les plans de quelques villas au Touquet-Paris-Plage :
la villa L'Ermitage sise au 2, rue de Londres ;
la villa La Rafale, construite pour lui-même, à l'angle de l'avenue Louis-Hubert et la rue des Dunes. Il voulait en faire sa résidence d’été, mais il la revend en 1900 lorsqu'il participe à la création de la station d'Hardelot. Cette villa associe les styles anglo-normand, germanique et hollandais. Ses façades et toitures sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques depuis le 1er décembre 1997.
Il est l'urbaniste de la station balnéaire d'Hardelot-Plage conçue par l'Anglais John Whitley. Il va construire les nombreuses villas : Les Petits Crabes, Élisabeth, Wilhelmine pour lui-même, Le Bon Gîte, La Marmaille, Les Roses, Pax, Paulette, Francisca, Yvonne, Nelly, Jehanne, L'Escopette pour Louis Blériot, Ma Mie, La Maisonnette, Les Sablons, La Houle, etc. Après la Seconde Guerre mondiale, seules huit villas subsistent.
En 1922, avec l'architecte Jean Lafitte, il est l'architecte à Maubeuge de la villa située 1, avenue de Ferrière, inscrite à l'inventaire général du patrimoine culturel.
À l'étranger
Louis Marie Cordonnier est également l'architecte à La Haye du palais de la Paix, siège de la Cour permanente d'arbitrage et de la Cour internationale de justice.
Il avait dessiné les plans du bâtiment de la Bourse d'Amsterdam, mais son projet n'a pas été retenu, celui de Hendrik Petrus Berlage lui ayant été préféré.
Divers
Il est également l'architecte de nombreuses statues et monuments commémoratifs de Lille comme le Monument commémoratif de la défense nationale en 1870, la statue de Louis Pasteur, le monument à Alexandre Desrousseaux, la statue de Louise de Bettignies, la statue d'Auguste Angellier…
Une avenue porte son nom : l'avenue de l'Architecte-Louis-Cordonnier située dans le quartier Vauban Esquermes de la ville de Lille.