Le quartier de Saurupt et aux alentours

Le circuit Art nouveau et Art déco


Le circuit débute par la découverte de cette habitation située le long de la voie ferrée, au 6 ter quai de la Bataille, une construction voulue à cet emplacement par Madame Geschwindenhamer en 1905. Cela lui permettait de voir passer son mari ! Les architectes sont Henri Gutton et Joseph Hornecker avec des sculptures de Léopold Wolff.



Le style Art nouveau comporte encore quelques éléments de classicisme notamment dans la conception de la rambarde, des sculptures de la porte d'entrée et de l'avancée du balcon.


L'emploi de la brique vernissée et de la mosaïque colorée, sur le thème floral, créent une rupture avec le soubassement austère.

Le quartier de Saurupt

Saurupt est un quartier de Nancy, bocageux et humide. Les ducs de Nancy y avaient construit un château, et en avaient fait leur résidence d’été jusqu’à la révolution.

 

En 1894, un propriétaire achète le terrain de 16 ha. Il souhaite l’offrir aux hospices de Nancy en échange d’une rente pour sa veuve. Mais après sa mort, sa veuve obtient finalement de conserver la propriété, cependant elle sera contrainte de se séparer d'une grande partie des terrains pour préserver le château. Son nouveau mari, Jules Villard, se lance alors dans la création d'un ambitieux lotissement de villas : le parc de Saurupt, encore appelé la cité jardin.



Plan du parc de Saurupt sur une affiche publicitaire, par Émile André et Henri Gutton

 

Ce projet, Jules Villard ne l’effectue pas seul. Il a pour collaborateur, Emile André, architecte, un des trente six membres du comité directeur de l’Ecole de Nancy. Il est  aidé de son associé Henry Gutton, lui aussi architecte et membre du comité de l’Ecole de Nancy

 

En 1901, Nancy a doublé sa population. Le parc de Saurupt, fermé par des grilles majestueuses, est divisé en 88 parcelles et sur chaque parcelle, on prévoit une villa « école de Nancy », dans le style Art nouveau. En 1906, huit parcelles seulement ont été vendues sur les 88 prévues, et six d’entre elles ont été construites dans la partie nord du domaine. La première version du parc de Saurupt est donc un échec commercial.


Le projet est alors modifié pour satisfaire une clientèle plus modeste, et toute une partie du parc est redessinée pour accueillir des maisons mitoyennes, alors que les rues sont intégrées au réseau municipal et les grilles de Louis Majorelle sont déposées vers 1910. Le parc connaîtra dès lors un relatif succès et sera achevé dans les années 1930, l'Art déco ayant pris le relais de l'Art nouveau.


La Villa " Les Cigognes "



La villa " Les Cigognes " possède un nid sur son faîtage, elle fut bâtie par l'architecte Charles Masson pour son propre compte.



Sur cette façade figure l'inscription " Les Cigognes " et le nom de l'architecte Masson, ainsi que la date de la fin de la construction en 1924. 


La Villa " Les Cigognes " fait donc partie de la seconde époque de construction du parc de Saurupt. À l'intérieur, le hall est éclairé par trois verrières signées William Geisler. 


En 2007, la villa fut utilisée pour une partie du tournage du film de Philippe Claudel « Il y a longtemps que je t'aime » avec notamment Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein.


La grille ouvragée de l'habitation " Les Cigognes "




Le porche d'entrée de la villa " Les Cigognes "


La façade de la villa " Les Cigognes " rue des Brice

La rue des Brice






En poursuivant le long de la rue, nous remarquons de nombreuses plaques d'architecte au nom de César Pain.



César Pain (1872-1946) a une carrière étonnante qui a débuté à Moscou. Représentant de l’Art nouveau et membre de l’École de Nancy, il a notamment construit dix-sept maisons rue Félix-Faure à Nancy, dont douze entre 1909 et 1912. Étonnamment on ne trouve plus aucune réalisation après 1925.

Juxtaposition des styles Art nouveau à droite avec cette maison de César Pain et d'Art déco à gauche aves les constructions de Charles Masson.


Deux constructions de Charles Masson de style Art déco




Cette habitation au n° 26 porte la plaque de l'architecte Charles Masson avec son année de construction 1933.


Les vitraux, les ferronneries sont traitées dans le style Art déco, cette maison ayant été construite dans la deuxième phase du projet de lotissement du parc de Saurupt, avec des parcelles plus petites.


Rue du Maréchal Gérard


Cette réalisation à l'angle de la rue du Général Clinchant et du Maréchal Gérard possède une superbe grille ouvragée.





Une autre réalisation dans la rue du Maréchal Gérard dont l'architecte a apposé sur les ferronneries les symboles francs maçonniques  de l'équerre, du compas et du triangle.




Les symboles francs maçonniques



La Villa Lang


La Villa Lang, tient son nom de l'industriel pour lequel elle fut bâtie par l'architecte Lucien Weissenburger en 1905-1906.


L'habitation d'Henri Emmanuel Lang a été construite durant la première phase de lotissement du parc de Saurupt, elle fait partie des seules 6 premières réalisations sorties de terre.  


La façade de la villa Lang au 1 du Boulevard Clemenceau




La façade de la villa Lang du côté de la rue du Colonel Renard


Le bow-window est surmonté d'un balcon terrasse

La Villa Marguerite


La Villa " Marguerite " a été construite pour l'ingénieur Aimé Prost entre 1903 et 1905 par les architectes Joseph Hornecker (1873-1942) et Henri Gutton (1879-1969).


La Villa " Marguerite " fait donc partie des 6 premières réalisations dans le cadre du projet initial de lotissement du parc de Saurupt.


La villa Marguerite est construite sur une parcelle à l'angle des rues du Maréchal Gérard et du Colonel Renard.





Pignon de la villa Marguerite au n° 3 de la rue du Colonel Renard avec des briques vernissées colorées


L'ombre de la grille avec des volutes coup de fouet

La Villa " Les Roches " d'Emile André


Cette habitation fut celle de l'architecte Emile André (1871-1933). Le nom de la villa tient à l’utilisation de la pierre meulière sur toute la hauteur de la  façade que vient égayer l’emploi de matériaux varié et polychrome.


Un pignon, rue du Colonel Renard, agrémenté d'un cabochon en céramique représentant une fleur avec l'inscription " Les Roches "


La Villa des Roches, troisième villa du parc, est construite par Émile André pour son propre compte. L'année suivant son achèvement, il la met en location et en restera propriétaire jusqu'en 1910.

 


Quelques verres en cul de bouteilles




L'année 1902 figure sur le pignon d'angle avec le nom de l'architecte



Des décors végétaux peints atténuent la rudesse du bâtiment. 



La Villa " Les Glycines "

La villa " Les Glycines ", au 5, rue des Brice, a été construite à partir de 1902 pour un négociant en vin, Charles Fernbach, par l'architecte Émile André (1871-1933).


Le contraste est étonnant avec l'autre villa d'Emile André, construite la même année, située en face.

 

Les travaux de maçonnerie sont exécutés par l'entreprise nancéienne Fournier et Defaut. La cheminée de la salle à manger est exécutée par les sculpteurs nancéiens Louis Burtin et Émile Surmély.



La cuisine, une partie de la façade et l'écurie-remise ont été transformées.


Les écuries et le porche ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 25 février 1994, puis l'ensemble de la villa, y compris le mur d'enceinte et ses grilles, a été classé par arrêté du 18 juillet 1996.







Une juxtaposition architecturale assez surprenante

La rue Félix Faure




La villa " Hélène " de l'architecte César Pain, rue Félix Faure (1909).