Merci à Anita Leurent pour ses notes
Clichés de Jacques Desbarbieux et Jacques Ferla
© Amis de la Villa Cavrois
3 femmes ont marqué Robert Mallet Stevens
Mathilde, Suzanne et Georgette
Mais d'abord sa famille.
Robert Mallet Stevens a épousé 2 femmes : Alice Khan et Andrée Rose Léon.
Andrée était une femme rayonnante, qui aimait la broderie, appréciée de Kees Van Dongen à qui RMS confiera la réalisation de dessins de tissus.
Quelques mots sur les familles de RMS.
Les Stevens, une famille belge.
Le Grand père Arthur Stevens né en 1825, est marchand d'art, il navigue entre Bruxelles et Paris.
Fait découvrir Corot, l'école de Barbizon, Courbet . Il est le mécène de Millet.
Il enrichit les collections du roi Léopold.
En 1856, il épouse Mathilde Kindt (dont le père est sénateur bruxellois). Ils ont 2 filles : Jeanne et Juliette (la maman de RMS) qui épouse Maurice Mallet.
Notes complémentaires tirées de Camille Delaville, " Courrier de Paris / in Les Matinées Espagnoles ", juin 1883, p. 697.
"...L'épisode sanglant de la Commune n'a pas éclipsé le prestige de cette grande femme à la fois grasse et mince, mais dont la carnation rappelle un peu les figures de Rubens dans ses toiles modérées ; elle a les yeux bruns, les cheveux artificiellement dorés en faune, la bouche rieuse […] et de l'esprit à revendre ; c'est une personne littéralement étourdissante ; aussi est elle entourée avec enthousiasme, partout où elle va ".
1863 : Divorce.
A 2 frères :
Joseph, un peintre animalier de chiens. Charles Baudelaire lui dédie " Les Bons Chiens ".
Alfred, peint la parisienne habillée en japonaise.(influence du Japon au milieu XIXème).
Mathilde et Arthur " Un des plus beaux couples de Paris " d'après Bonnard.
Mathilde Kindt Stevens
Elle tient un des salons les plus courus de Paris.
S'y réunissent Baudelaire, un ami du couple et dont Alfred Stevens favorisera la venue à Bruxelles, Flaubert, Gautier, Renan, Tourgueniev, Verlaine, Offenbach, Rimski-Korsakov, Dumas...
En 1858 (à 28 ans) écrit " Le roman du presbytère " en feuilleton dans un quotidien bruxellois sous le pseudo : Mathilde Hamelinck
1859 : Impressions d'une femme au Salon, critique d'art sous le nom de Jeanne Thilda puis Mathilde Stevens
Critique à l'encontre du jury
Chaque semaine écrit dans le journal Gil Blas
Féministe, comme George Sand, s'habille en pantalon, gilet et montre gousset. A l'époque, suite à l'ordonnance du 7 novembre 1800, une femme habillée ainsi peut être arrêtée par la police (ordonnance supprimée en 2013 !)
1883 : Décrite comme une grande femme et mince, à la Rubens, ayant de l'esprit, étourdissante " La géante "
Elle est le modèle de Mme Forestier dans " Bel-Ami " de Maupassant.
1886 : Décès à 53 ans. Sa tombe, commune avec plusieurs membres de la famille, dont RMS, porte le nom de Jeanne Thilda.
France de Griessen déclame un sonnet de Charles Baudelaire " La géante " extrait des Fleurs du Mal (1857)
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;
Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,
Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.
Sa fille Juliette (la maman de RMS), ne parlait jamais de sa mère qui considérait qu'elle avait une conduite légère et n'aimait pas non plus la fréquentation des artistes.
RMS influencé par le journalisme et par la poésie.
A écrit un texte dans la revue Schéhérazade en 1909, texte sur spleen déclenché par un pastel de Whistler.
Rob Mallet-Stevens " Whistler- Borodine- Rodenbach "
N°2 : 25 décembre 1909 - Directeurs : François Bernouard ; Jean Cocteau & André Paysan. Gérant : Louis de Sainte-Bénigne. Paris, 33, rue de Richelieu, A. Bascle, imprimeur, 247, rue Saint-Jacques. 36 p.
Vie évoquée par Claude Arthaud (épouse de François Hébert-Stevens, neveu de l'architecte et designer Robert Mallet-Stevens).
Juliette éprouverait peu d'affection pour son fils RMS.
Suzanne Stevens a rencontré Adolphe Stoclet (ingénieur et riche héritier, banque, des chemins de fer ...) lors d'un bal en 1897.
Ils vivent à Milan, puis à Vienne où ils rencontrent J Hoffman élève d'Otto Wagner, Oskar Kokoschka, Gustav Klimt...
1903 : Plans pour une maison à Vienne par J Hoffman qui se fera finalement à Bruxelles avec construction du Palais Stoclet de 1905 à 1911.
Salle de musique avec concerts Jazz et Folk.
Ce palais inspira Paul Poiret et ses créations pour Ateliers Martine.
RMS déjeune souvent là bas au milieu de meubles rares et orientaux, d'œuvres d'art (3 000 estampes japonaises).
Des personnalité sont invitées.
RMS sera nourri et inspiré par ce palais de la sécession viennoise tout en raffinement et élégance.
1922 : RMS publie une " Cité Moderne ". Il critiquera l'œuvre de Victor Horta en 1912, qu'il qualifiera " d'œuvre macaronique, même prétentieuse ".
France de Griessen interprète
un poème d'Odilon-Jean Périer
(poète belge 1901-1928)
Je t'offre un verre d'eau glacée
N’y touche pas distraitement
Il est le prix d’une pensée
Sans ornement
Tous les plaisirs de l’amitié
Combien cette eau me désaltère
Je t’en propose une moitié
La plus légère
Regarde je suis pur et vide
Comme le verre où tu as bu
Il ne fait pas d’être limpide
Une vertu
Plus d’eau mais la lumière sage
Donne à mon présent tout son prix
Tel, un poète où Dieu s’engage
Et reste pris
La sœur de Maurice Leblanc (le créateur d'Arsène Lupin), née à Rouen, fugue à 16 ans à Paris.
Elle se lance dans le théâtre, admiratrice de Sarah Bernardt.
A 22 ans un mariage " blanc ".
1895 : Rencontre le poète Maurice Maeterlynck et devient son égérie jusqu'en 1918.
Puis cantatrice, écrivain, comédienne.
1920 : Part aux Usa et rencontre bientôt le grand amour de sa vie, journaliste, féministe, lesbienne et éditrice, avec Jane Heap (1883-1964), de The Little Review (1914-1929).
1921 : Désargentées, elles vivent dans conditions misérables et connaissent la faim.
Lors d'un concert à New York, rencontre Otto Hermann Khan, riche amateur et défenseur des arts (cinéma...)
Lui aurait achèté un château en Normandie.
Participe en 1923 au tournage du film de Marcel Lherbier " L'Inhumaine ".
Récitera des poèmes d'Emile Verhaeren.
Meurt au Cannet en 1941, enterrée avec sa compagne.
France de Griessen chante Non Ho L'eta
Gigliola Cinquetti
Non ho l'età, non ho l'età
Per amarti, non ho l'età
Per uscire sola con te
E non avrei
Non avrei nulla da dirti
Perché tu sai
Molte più cose di me
Lascia che io viva
Un amore romantico
Nell'attesa
Che venga quel giorno
Ma ora no
Non ho l'età, non ho l'età
Per amarti, non ho l'età
Per uscire sola con te
Se tu vorrai
Se tu vorrai
Aspettarmi
Quel giorno avrai
Tutto il mio amore per te
Lascia che io viva
Un amore romantico
Nell'attesa
Che venga quel giorno
Ma ora no
Non ho l'età, non ho l'età
Per amarti, non ho l'età
Per uscire sola con te
Se tu vorrai
Se tu vorrai
Aspettarmi
Quel giorno avrai
Tutto il mio amore
Per te
Je t'apporte, ce soir, comme offrande, ma joie
D'avoir plongé mon corps dans l'or et dans la soie
Du vent joyeux et franc et du soleil superbe ;
Mes pieds sont clairs d'avoir marché parmi les herbes,
Mes mains douces d'avoir touché le cœur des fleurs,
Mes yeux brillants d'avoir soudain senti les pleurs
Naître, sourdre et monter, autour de mes prunelles,
Devant la terre en fête et sa force éternelle.
L'espace entre ses bras de bougeante clarté,
Ivre et fervent et sanglotant, m'a emporté,
Et j'ai passé je ne sais où, très loin, là-bas,
Avec des cris captifs que délivraient mes pas.
Je t'apporte la vie et la beauté des plaines ;
Respire-les sur moi à franche et bonne haleine,
Les origans ont caressé mes doigts, et l'air
Et sa lumière et ses parfums sont dans ma chair.